Les frères Aninie et Franck Wesley Dorilas sont suspectés d’être à la tête de deux trafics de stupéfiants distincts démantelés la semaine passée par la gendarmerie, à Sinnamary. Présentés au tribunal ce mardi 12 juillet, ils ont tous trois demandé un délai pour préparer leurs procès respectifs. Les audiences ont été reportées au 19 août et au 20 septembre.
Le 5 juillet 2022, une opération judiciaire a été mise sur pied à Sinnamary. Elle donnait suite à des investigations menées pendant plusieurs mois avec l’appui d’unités spécialisées et d’enquêteurs de la compagnie de gendarmerie de Kourou. Après déploiement d’environ 70 gendarmes, trois têtes de réseau qui opéraient dans le trafic de stupéfiants à Sinnamary ont été interpellées. Le trio a été mis en examen puis placé en détention provisoire le week-end dernier.
Les deux frères originaires du Suriname et le résident de la Savane des Pères ont demandé le renvoi de leur procès au tribunal correctionnel ce mardi 12 juillet. Le président de l’audience a rappelé les faits qui leur sont reprochés avant d’étudier leurs demandes.
Steven et Gerson Aninie, des quadragénaires, ont été arrêtés dans le village Saramaca de Sinnamary. Ils seraient impliqués dans un trafic de crack et de cocaïne et se seraient fournies de longues années durant au Suriname voisin.
30 ans dans le business ?
Placés en garde à vue pendant 96 heures puis mis en examen pour « transport », « détention », « importation et « offre ou cession » de stupéfiants, ils ont été présentés ce jour aux juges du tribunal correctionnel, dans le cadre de la procédure accélérée des comparutions immédiates.
Le ministère public, représenté par Paul Pontacq, a donné plus de précisions sur l’ampleur du trafic. « Certains consommateurs indiquent qu’ils se fournissent chez eux depuis 1994. Vous êtes en face d’un véritable trafic. Une vidéosurveillance a démontré qu’en une journée près de 40 personnes faisaient des aller-retours à leur domicile » a-t-il souligné.
Gerson Aninie, 43 ans, et son frère Steven Aninie, 45 ans, sont tous deux peu connus de la justice française.
Il « utilise » son beau-fils pour revendre du cannabis
Dans le box des accusés, le troisième mis en cause, qui serait à la tête d’un trafic de cannabis, était visé par plusieurs infractions annexes. Franck Wesley Dorilas, 42 ans, est aussi mis en examen pour « provocation directe de mineur de plus de 15 ans à transporter, détenir, offrir ou céder des stupéfiants en récidive ». Reconverti dans l’agriculture depuis quelques années à la Savane des Pères où il réside, il aurait « utilisé » un mineur, son beau-fils né en 2006, comme intermédiaire dans son trafic de cannabis.
En perquisitionnant son domicile le 5 juillet, les gendarmes ont découvert un fusil à pompe Torus ST 12, une arme de catégorie B. Plusieurs facteurs sont venus compliquer sa demande de placement sous contrôle judiciaire, en attendant son prochain procès. Pour cause, le quadragénaire a déjà été condamné le 9 novembre 2017 et en 2005 par le tribunal correctionnel de Cayenne pour des faits similaires.
D’après le ministère public, « son casier judiciaire plaide en faveur d’un risque de renouvellement de l’infraction. Ses garanties de représentation ne sont pas suffisantes. »
Le tribunal a ordonné la disjonction de la procédure et le renvoi à une date ultérieure des procès.
Les deux frères Aninie seront jugés le 20 septembre. Franck Wesley Dorilas reviendra quant à lui au Larivot le 19 août 2022. Les trois mis en cause sont maintenus en détention provisoire.